Ecrire la peur à l'époque des guerres de Religion: Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), par Mathilde Bernard

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Ecrire la peur à l'époque des guerres de Religion

Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598)

par Mathilde Bernard

Paperback : 396 pages

Editeur: Hermann

Langue: Français

Date: Octobre 2010

ISBN: 2705670505

Format: 202 x 142 x 34 mm

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Présentation de l'éditeur

Dans la France de la deuxième moitié du XVIe siècle, déchirée par les guerres civiles, la peur, à son paroxysme, provoque des massacres, soutient les séditions, entretient les haines. Les historiens et les mémorialistes qui rendent compte de l'époque terrible dans laquelle ils vivent mettent l'accent sur le rôle des émotions dans une période aussi tourmentée. Ce nouveau regard, plus proche des réalités humaines, n'est pas pour autant plus objectif. Mathilde Bernard s'attache à étudier la façon dont ces auteurs, de diverses tendances politico-religieuses, rapportent les peurs et les hiérarchisent selon des objectifs bien précis : craindre Dieu plus que les hommes ou au contraire se libérer des interprétations théologiques du monde ; retrouver un sain respect du monarque et des institutions royales ou avoir le courage de s'en détourner pour instaurer un règne nouveau ; être terrifié par l'hérétique séditieux ou craindre plus que tout la continuation de ces guerres fratricides… Les moyens conceptuels, lexicologiques et rhétoriques d'expression de l'émotion révèlent la façon dont les historiens et mémorialistes l'exposent, dans des cadres fortement ritualisés : batailles, massacres, exécutions capitales. C'est le jugement porté sur les peurs exhibées en public qui déstructure une vision séculaire de la société : les bourgeois ne sont pas plus lâches que les nobles, les femmes et les enfants sont des exemples de courage ; de nouvelles figures de héros apparaissent, plus accessibles. Les écritures diversifiées de la peur placent au centre de l'histoire l'individu responsable, et capable de réguler ses émotions. Dans cet ouvrage issu de sa thèse de doctorat, Mathilde Bernard analyse la place de l'émotion dans une rhétorique de combat, et explore ainsi les liens entre l'histoire en marche et les procédés d'innovation stylistique qu'elle suscite chez ses témoins et acteurs.

Compte rendu en ligne: http://www.crm.revues.org/12330